Sur la dernière épreuve d’hier, l’équipage Nantes Saint-Nazaire Sailing Team (NSNST) nous a offert une superbe démonstration: après un bon départ en milieu de ligne, l’équipage grimpe alors jusqu’à la 6ème place à la bouée au vent. Par la suite des bons choix tactiques leur ont permis de grappiller mètres par mètres sur les bateaux de devant, et, au prix d’une belle manœuvre sur Bred-la Normandie à la dernière marque du parcours, ils finissent ainsi 4ème de la manche.
Grâce à cette belle manche, l’équipe est partie plus que motivée sur l’étape de ralliement entre Dieppe et Saint-Quay Portrieux. Un « gros morceau » coefficient 3 qui promet d’être spectaculaire dans la mesure où les bateaux devront faire face à un fort courant et à des rafales de vent d’environ 5 nœuds… Une « pétole » est annoncée au moins jusqu’à mardi et pourra obliger les équipages à rester plus de 30h en mer jusqu’à l’arrivée à St-Quay Portrieux. Un calvaire pour les nerfs et du travail en perspective pour les tacticiens.
La motivation et les efforts sans cesse renouvelés de l’équipage Nantes Saint-Nazaire Sailing Team semblent payer car il est actuellement en tête sur l’étape de ralliement. C’est très encourageant pour la suite car cette étape fait partie des épreuves les plus importantes.
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Pointage à la bouée de dégagement :
1 – Nantes Saint Nazaire E Leclerc
2 – Iskareen
3 – Ile de la Réunion – Ville du port
4 – Courrier Dunkerque
5 – Bretagne Crédit Mutuel
6 – Ile de France
7 – Safran Multiplast
8 – Région de Bruxelles Capitale
9 – Côtes d’Armor Bretagne
10 – TPM
11 – Sud de France / Languedoc-Roussillon
12 – BRED La Normandie
13 – BAE Systems
14 – Batistyl
15 – Martinique Centrale Paris – HEC
Communiqué de presse officiel du TFVoile – 03 juillet 2011
200 milles, c’est ce que les 15 équipages du Tour de France à la Voile s’apprêtent à avaler. Ils sont partis ce soir de Dieppe à 20h22 et devraient atteindre Saint Quay Portrieux mardi matin.
Cette étape, grande classique du TFV, promet un spectacle bluffant et une bagarre particulièrement intense ! Le classement est serré et aucun équipage ne compte laisser filer le moindre point sur cette course de coefficient 3. Plus que le vent, c’est le courant qui va rythmer ce parcours. Pour chercher à s’en extraire, on peut parier que les équipages n’hésiteront pas à jouer les « rase-cailloux » comme ils l’avaient fait l’an dernier entre Dieppe et Pléneuf Val André. Ils s’étaient alors faufilés entre le phare du Raz Blanchard et la côte ! « Impressionnant ! Ils étaient d’abord allés tricoter dans les cailloux pour avoir le moins d’effet de courant contraire sous le sémaphore. Ensuite, ils avaient tiré des bords près et avaient piqué vers le phare. Au lieu de continuer au large vers la Foraine, ils avaient abattu pour chercher le passage entre la côte et le phare. L’eau était tellement claire qu’ils voyaient les rochers ! » se souvient Jean-Marie Liot, le photographe qui met le TFV en images depuis 16 ans.
Cette année, pour le premier passage du M34 au Raz Blanchard, le scénario pourrait bien être le même. En partant de Dieppe, le vent de Nord Est faible permettra à la flotte de longer la côte avant de s’écarter rapidement pour avancer vers la Pointe du Cotentin. Les forts courants attendus (coefficient de marée de 86) vont certainement contraindre les bateaux à s’abriter près des côtes. D’autres choisiront peut être le large à l’instar de Seb Audigane, navigateur sur Martinique Centrale Paris HEC qui semblait tenté par cette option ce soir à l’heure du briefing : « Je ne sais pas ce que va faire la flotte. Mais moi, j’essayerai bien de partir au large. Je n’ai pas très envie d’aller à la côte, à cause des risques de dévent et des cailloux. Car si l’on choisit de raser la côte, il faudra être vraiment très très proche ». Pour laisser le champ libre aux coureurs, la direction de course a même annulé un pointage officiel initialement prévu devant Cherbourg, les bateaux ayant optionné à la côte pourront donc jouer pleinement cette carte.
Le passage à niveau de cette 4ème étape de ralliement sera le Raz Blanchard car les 15 équipages vont y arriver avec le courant contraire. 7 nœuds y sont prévus à 13h00 demain ! Les M34 pourraient être littéralement stoppés dans leur progression vers la Bretagne. Les stratèges du bord, déjà à l’épreuve depuis une nuit entière, devront garder les idées claires pour chercher les contre-courants et tenter de limiter la casse avant la libération… Vers 14h30, le Raz Blanchard pourrait laisser passer les bateaux. Il restera encore 75 milles devant les étraves des 15 équipages mais ceux qui auront su s’extirper en premier des griffes du Raz auront certainement pris un avantage pour la victoire. « C’est une étape de longue durée. Il va falloir gérer son équipage et la veille. Le courant aura une importance fondamentale. Durant cette étape, la direction du vent risque de changer entre le Nord Est et le Sud voire Sud Ouest. En fonction de la vitesse de progression, les conditions ne seront pas du tout les mêmes » analyse Christophe Gaumont, directeur de course. Tout un programme !
Ils ont dit :
Paul Meilhat, sur Ile de France
« Deux mots pour caractériser la course de ralliement de ce soir : algues et courant… ! C’est une étape mythique du tour ! Il va falloir gérer ces deux paramètres en permanence, redoubler de vigilance jour et nuit… Côté sommeil, c’est bon, nous nous sommes bien préparés. A l’arrivée sur St Quay, nous devrons être sacrément patients. Le vent va faiblir assez fortement… Bref, ça va être intéressant. »
Nicolas Troussel, sur Bretagne Crédit Mutuel Elite
« Cette étape sera particulièrement intéressante. Pas mal de choix stratégiques vont s’offrir à nous. En plus, nous prenons le départ dans de très belles conditions. Il faudra gérer la zone de transition à St Quay. Tout cela va être passionnant ! En plus, nos concurrents savent faire aller vite leurs bateaux… et nous le savons, il peut y avoir de très belles surprises ! En plus des conditions météo, de la géographie, il faudra faire attention aux autres… Nous devrons être vigilants à tout tout tout ! Par rapport au sommeil, on devra se reposer pour rester lucides sur nos choix stratégiques. Il y a en effet pas mal de risques. »
Sébastien Audigane, sur Martinique Centrale Paris HEC :
« Le vent doit adonner doucement après le départ. La difficulté sera de savoir s’il faut s’abriter ou non du courant. Il a beaucoup de courant de prévu. C’est sûr, ça va finir au mouillage quelque part. On va essayer d’aller le plus vite possible vers le but. Je ne sais pas ce que va faire la flotte mais moi, je partirai bien au large pour profiter des pressions et du vent adonnant. Je n’ai pas trop envie d’aller à la côte à cause des dévents et des cailloux. Car il faudra faire une option franche, c’est-à-dire être vraiment très très près des côtes ».